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Gestion alternative : quelle place dans votre patrimoine ?

Sur la base de leurs résultats, il serait tentant d'utiliser massivement les hedge funds. À l'analyse, la gestion alternative, mise en oeuvre par les hedge funds, apparaît surtout comme un style de gestion complémentaire, très utile pour maîtriser les risques des actions.

Souvent montrés du doigt, notamment dans les périodes de crise, les hedge funds ne sont pas, pour la majorité d'entre eux, des véhicules spéculatifs mais plutôt des fonds destinés à délivrer une performance absolue élevée (rendement sans baisse brutale). Sur ce terrain, les fonds de fonds ont fait leur preuve sur les 10 dernières années. Devrions-nous alors y placer la majorité de notre épargne ? L'analyse montre que ce serait hasardeux. La gestion alternative est, pour l'instant, un formidable outil de diversification abaissant fortement les risques extrêmes. Y consacrer 10 à 20 % de son épargne est aussi bénéfique que suffisant !

La gestion alternative pour tous

Décorrélation. Apparus dans les années cinquante et longtemps réservés aux institutionnels et aux particuliers fortunés, les hedge funds sont des véhicules d'investissement très spécifiques. Ils présentent une structure juridique très souple, souvent domiciliée offshore, qui leur offre le recours à des techniques de gestion généralement interdites ou limitées dans la gestion traditionnelle. Ils bénéficient ainsi d'une grande liberté dans les supports financiers et de la possibilité de recourir à l'effet de levier (emprunt). L'objectif est d'offrir une performance absolue décorrélée de celle des indices boursiers traditionnels.

Différentes stratégies. Ils utilisent pour cela de nombreuses stratégies. Parmi les plus répandues, l'arbitrage consiste à tirer partie de manière systématique des légers écarts de cotation entre les marchés. La stratégie « Global Macro » anticipe et cherche à exploiter les grands mouvements macro-économiques (devises, taux d'intérêt, matières premières). La stratégie long short consiste à effectuer dans le même temps des achats et des ventes à découvert qui permettent de profiter tant de la hausse que de la baisse des marchés. Lorsque les positions acheteuses et vendeuses sont équilibrées, on parle de stratégie « market neutral ». Les caractéristiques de ces stratégies sont très différentes que ce soit en terme de performances ou de risques.

Fonds de fonds. Cet univers de la gestion alternative s'ouvre depuis quelques années au plus grand nombre, essentiellement au travers de fonds de fonds. Il s'agit souvent de fonds agréés par l'AMF qui investissent eux-mêmes dans un panel diversifié de hedge funds en visant une performance absolue. Outre la diversification et la sélection des fonds, ils offrent une cotation plus régulière et une meilleure liquidité.

Des résultats convaincants

Ces fonds de fonds présentent un couple rendement-risque très attractif : sur les onze dernières années, ils ont servi une rentabilité annuelle de plus de 9 % supérieure à celle des marchés actions, avec un niveau de risque environ 4 fois plus faible. Le graphique ci-contre illustre ce point, comme la capacité de ces fonds à préserver le capital lors de corrections boursières importantes (par exemple, de 2000 à 2003). Dans la tempête boursière du début d'année, ils se sont de nouveau distingués avec une perte limitée à 1,34 % sur les mois de janvier et février 2008 alors que le CAC 40 perdait près de 15 % et l'indice mondial (MSCI World Index) plus de 8 %.

Pas encore une classe d'actifs

Coeur ou satellite ? Pourquoi dès lors la gestion alternative reste-t-elle reléguée au rang de placement de diversification et ne devient-elle pas le coeur du patrimoine financier des ménages ? Il est, à cet égard, frappant que les institutionnels, plus avertis que les particuliers et qui s'intéressent à la gestion alternative depuis des années, la cantonnent toujours à une portion congrue - bien qu'en augmentation rapide - de leurs actifs. Le retard dans la prise de conscience des atouts de cette gestion n'explique pas tout...

Manque de recul et de modèle adapté. Une étude de l'Edhec a ainsi mis en évidence que la part optimale de la gestion alternative dans une allocation d'actifs devant garantir le respect d'engagements financiers variait de 0 % à 100 % selon la période de référence utilisée pour calibrer le modèle ! D'une part, l'historique de données fiables concernant les hedge funds est assez limité. Mais surtout, la gestion alternative repose sur une utilisation très dynamique de nombreuses techniques complexes se traduisant par une instabilité de comportement, ce dont les modèles utilisés habituellement en finance ont du mal à s'accommoder. La gestion alternative ne peut donc être utilisée de façon robuste comme une catégorie d'investissement financier à part entière telles les obligations ou les actions. D'autant plus que ses résultats sont difficiles à interpréter pour un particulier.



Un complément incontournable. En revanche, elle peut être considérée comme un style de gestion complémentaire permettant, au sein des grandes classes d'actifs (obligations, actions...), de diminuer les risques extrêmes. Des études ont démontré la pertinence d'une telle utilisation. De ce point de vue, la gestion alternative est incontournable. L'étude mentionnée précédemment a ainsi mis en évidence que l'introduction d'à peine un peu plus de 11 % de gestion alternative dans une allocation globale permet de diminuer de plus de 27 % la probabilité que la valeur de l'actif passe en dessous de 75 % de son objectif plancher. Encore faut-il, pour constituer une poche de 10 à 20 % de son patrimoine en gestion alternative, être en mesure de sélectionner les fonds adaptés. Ne laissez pas faire le hasard, sous peine de déconvenues importantes.

Gilles Artaud
Planète Patrimoine
Article paru dans Intérêts Privés n°652 (mars 2008)

Publié le 29 Mai 2008

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